LAM accueille Seydina Ababacar DIOP, doctorant à l’Université Cheikh Anta Diop du 01/12/2023 au 30/11/2024

LAM accueille Seydina Ababacar DIOP, doctorant à l’Université Cheikh Anta Diop du 01/12/2023 au 30/11/2024

M. Seydina Ababacar DIOP est doctorant à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Sénégal. Il vient effectuer un séjour de recherche sur le sujet : « Les attributions du ministère public en matière de détention provisoire en droit sénégalais au regard des garanties fondamentales d’une procédure équitable ».

Quel est le contexte de votre venue ?

Je suis doctorant inscrit en deuxième année à l’École Doctorale des Sciences Juridiques Politiques Économiques et de Gestion de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Sénégal).

Je prépare une thèse, sous la direction du Professeur Babacar NIANG, Agrégé des Facultés de droit, Maître de conférences à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Avocat au Barreau de Paris, sur « Les attributions du ministère public en matière de détention provisoire en droit sénégalais au regard des garanties fondamentales d’une procédure équitable ». C’est dans ce cadre que j’ai été invité au laboratoire Les Afriques dans le Monde (LAM) afin de poursuivre et de mieux enrichir mes recherches bibliographiques et documentaires.

En effet, j’ai été quelque peu confronté à la pauvreté de la bibliographie spécialisée en la matière au Sénégal. Or, les sources et ressources pédagogiques et bibliographiques sont nécessaires, voire capitales pour une production scientifique de qualité. C’est pourquoi, j’ai jugé nécessaire de rejoindre le laboratoire LAM pour avoir accès à ces ressources.

Au demeurant, cette invitation me permettra également d’échanger avec d’autres chercheurs afin de m’imprégner d’autres réalités dans une perspective comparative.

Quel est votre parcours académique avant le doctorat?

Après avoir obtenu mon baccalauréat en 2012, j’ai été orienté à la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Sénégal), où j’ai obtenu une Licence en droit privé, option : Carrières judiciaires au titre de l’année universitaire 2015-2016.

L’aventure s’est poursuivie jusqu’en master où j’ai décroché mon diplôme de Master 2 en Droit Économique Notarial et Processuel, option : Contentieux des Affaires au titre de l’année universitaire 2018-2019.

S’agissant de mes expériences professionnelles,

  • De 2017 à 2018 : J’ai été conseiller client du Service client de Orange Sénégal pour le compte de leur prestataire Way 2 Call.
  • Depuis Août 2023 : Je suis membre du Groupe Secteur Privé et Développement (GSPD) du Sénégal qui regroupe plus de 700 entreprises du secteur privé sénégalais en tant que  Conseiller juridique sur toutes les affaires contentieuses qui impliquent lesdites entreprises aussi bien national qu’international et Secrétaire permanent, chargé des affaires administratives.

Quelles principales questions traitez-vous actuellement ? Et comment pensez-vous y répondre ?

Depuis 1965, date d’entrée en vigueur du code de la procédure pénale sénégalais, le législateur pénal sénégalais a attribué au ministère public des pouvoirs exorbitants en matière de détention provisoire.

Dans un premier temps, je fais une liste des cas où ces attributions sont données, c’est-à-dire tous les cas où le ministère public peut mettre une personne en détention provisoire.

Ensuite, je traite les incompatibilités de ces pouvoirs de détention du ministère public face aux garanties de procédure qui sont accordées à la personne poursuivie. 

Je veux également analyser l’impact de ces pouvoirs dans le milieu carcéral.

Je mène ces études en faisant un comparatif avec le terrain français. En premier lieu car le droit sénégalais actuel est d’inspiration française. En second lieu car depuis 1981, la France a fait des réformes qui enlèvent au procureur de la république ses pouvoirs en matière de détention provisoire, alors que le Sénégal les a maintenus.

Le juge des libertés de la détention a été mis en place en France en 1981 pour remplacer l’ancien système, et je défends la mise en place d’une telle institution au Sénégal.

Pour répondre à ces questions, je lis des ouvrages, des articles, des archives… Je mène des interviews de praticiens du droit (avocats, magistrats) et des détenus hommes et femmes. Je rencontre également des représentants d’ONG œuvrant dans les droits de l’homme.

D’où vient cet intérêt pour vos recherches ?

Le principal problème est qu’avec le système sénégalais actuel, le procureur est juge et partie, c’est à dire qu’ il a le pouvoir de poursuivre la personne et de la mettre en détention. Je trouve que c’est évidemment problématique dans un État de droit comme le Sénégal.

Mes recherches me permettent d’accumuler les connaissances nécessaires au changement de la législation sénégalaise.

Quelles sont vos motivations pour choisir LAM ?

M. Nalla NDIAYE, Docteur en Science Politique a été récemment invité à LAM et m’a parlé pour la première fois de LAM.

J’ai été motivé pour venir au laboratoire Les Afriques dans le Monde, auquel je m’identifie naturellement en tant qu’africain, pour toutes les recherches scientifiques qui y sont faites. Et plus particulièrement, je suis intéressé par son caractère pluridisciplinaire, transversal et très riche en enseignement. J’espère rencontrer et discuter avec de nombreux chercheurs qui évoluent dans mon domaine bien sûr, mais aussi des géographes, des historiens, des sociologues, politistes, etc.

Pour finir, LAM m’a aussi donné la possibilité de venir dans un pays que je voulais visiter depuis longtemps: la France.