Ce que l’art fait à la citoyenneté. Processus de citoyenneté et configurations mémorielles dans les arts de la scène

Ce que l’art fait à la citoyenneté. Processus de citoyenneté et configurations mémorielles dans les arts de la scène

Le projet «Ce que l’art fait à la citoyenneté. Processus de citoyenneté et configurations mémorielles dans les arts de la scène (théâtre et musique)» est porté par Maëline Le Lay, chargée de recherche CNRS au LAM, et Armelle Gaulier, chercheuse associée au LAM. Commencé en juin 2016, il prendra fin en juillet 2021.

Objectif général

Ce projet pluridisciplinaire, à la croisée de la littérature et des études théâtrales, de l’ethnomusicologie, de l’anthropologie et de la science politique, a pour objet :

  • d’analyser et de comparer les dynamiques de construction d’une mémoire collective via le texte chanté (du slammeur peul bordelais Souleymane Diamanka, du groupe toulousain d’origine algérienne, Origines contrôlées et du groupe de Montreuil d’origine malienne, Kayes DG) et le texte performé (de la compagnie théâtrale girondine, la Cie Uz et coutumes, de troupes théâtrales de RD Congo, du Rwanda et du Burundi);
  • de participer à la transmission de la citoyenneté par le biais des dynamiques de création à l’œuvre dans un répertoire musical et théâtral particulier : la chanson de l’exil en France (Bordeaux Toulouse, Paris) et le théâtre de rue dans les Grands Lacs africains et en Aquitaine;
  • de participer à la formation à la citoyenneté dans les établissements d’enseignement supérieur aquitains (au travers d’un corpus de textes performés et chantés) et de sensibiliser le grand public de la région Aquitaine aux fabriques artistiques de la citoyenneté, par la mutualisation d’actions de diffusion avec nos partenaires associatifs et institutionnels.

Problématique

En quoi les textes performés (musique, théâtre) configurent-ils une nouvelle approche de la transmission de la citoyenneté ? En quoi les textes participent-ils de/à la création d’une mémoire collective ? Comment, à partir d’un corpus de textes ciblés, intégrer à la formation des publics universitaires, une réflexion sur les enjeux de la participation citoyenne et des fabriques de citoyenneté aujourd’hui ? Comment initier, auprès du grand public, une discussion sur les processus de citoyenneté engendrés par les configurations mémorielles collectives?

Hypothèses

Notre hypothèse générale est que les textes chantés ou performés, en tant qu’objets créés et supports d’études, permettent d’identifier les dynamiques de création artistique qui participent d’une construction de la citoyenneté.
Nous pensons en effet que l’étude de la mise en forme du texte, dans son utilisation et dans sa réception, donne à percevoir l’appropriation, par les artistes et le public, de discours sur la citoyenneté et sa fabrique. C’est pourquoi, ce projet se propose de mener une analyse comparative entre la France (régions Aquitaine, Midi-Pyrénées et Ile-deFrance) et l’Afrique des Grands Lacs (RD Congo, Rwanda, Burundi) qui permettra d’apporter un éclairage singulier sur les pratiques de création en lien avec la participation citoyenne. Cette comparaison est envisagée afin de mieux comprendre comment on devient citoyen ou plutôt ce que l’art fait à la citoyenneté en rapport notamment avec l’expression – via les textes performés – d’éléments appartenant à la mémoire collective. En effet, qu’ils soient explicitement formulés voire revendiqués, ou non, les processus mémoriels et ses corollaires sont toujours convoqués dans les objets de création que nous étudions.