Claire Médard, géographe à l’IRD, rejoint LAM dès le 02 septembre 2024
Associée à LAM précédemment, Claire Médard est affectée au laboratoire pour poursuivre ses recherches sur les thématiques du foncier en Afrique de l’Est, notamment au Kénya et en Ouganda.
Quel est le contexte de votre venue ? Pourquoi demander une affectation à LAM ?
Par où commencer ? Peut-être le passage au Kenya de deux doctorants de LAM cette année ou encore la collaboration avec Benoît Miraucourt, à l’Université Moi d’Eldoret. J’ai développé des relations avec LAM au fil des années, en travaillant au Kenya et en Ouganda principalement. A la fin des années 1990, j’étais associée au Dymset qui mettait la focale sur les montagnes est-africaines, d’où les liens tissés en particulier avec les géographes de LAM. Les collaborations avec l’IFRA de Nairobi m’ont également conduit à des échanges avec LAM via des projets éditoriaux associés .
Quel est votre parcours ?
Depuis mon recrutement à l’IRD, j’ai été rattachée à l’une unité IRD intitulée ‘constructions identitaires et mondialisation’ (CIM), puis à l’URMIS Paris, l’Unité migration et sociétés. J’ai alterné des séjours parisiens avec des séjours en Afrique de l’Est: le premier à l’Université Kenyatta à Nairobi (2004-2007), puis Makerere à Kampala (2011-2014) et enfin l’Université Moi à Eldoret où je viens de passer quatre années avec un programme d’étude sur les moralités locales, en rapport à l’ANR SALMEA Accomplissement personnel et moralités locales en Afrique de l’Est mais surtout avec la volonté d’échanger et de former à la recherche en sciences sociales en Afrique de l’Est.
Quelles principales questions traitez-vous actuellement et comment pensez-vous y répondre ?
Je participe à plusieurs projets en ce moment.
L’un s’intéresse à un nouvel épisode de la privatisation légale des terres au Kenya avec un terrain que je mène avec Francesca di Matteo (IFRA) dans les Loita.
J’étudie également la privatisation de l’eau à Kakamega dans le cadre d’un programme sur les impacts dans la durée des interventions de développement, en collaboration avec l’ERC AfDevLives domicilié à ICSTE à Lisbonne, coordonné par Yonatan Gez.
Enfin, je fais partie de l’équipe Familea sur les transformations de la familles en Afrique de l’Est, un projet financé par le Fonds national suisse qui se fait en collaboration avec l’UNIGE et l’IHEID, à Genève, et l’INED à Paris. Il a démarré cette année par deux grandes enquêtes quantitative, l’une à Nairobi et l’autre à Kampala qui se poursuivent par les terrains de chercheurs plus qualitativistes, dont je fais partie, jusqu’en 2027.
D’où vient cet intérêt pour vos recherches ?
Au départ, je m’intéressai au contrôle territorial, exercé par l’Etat, sur le terrain est-africain.
Cela m’a mené à la question foncière en raison des stratégies politiques renouvelées de mobilisation identitaire et de l’amalgame opéré, par ce biais, entre revendication territoriale et appropriation foncière, en dépit des campagnes de privatisation des terres.
Dernièrement, j’en suis venue à m’intéresser à différentes formes d’appropriations environnementales qui se rattachent à des rapports de pouvoir, à des pratiques et des représentations plurielles. J’aborde ainsi la question des transformations rurales à partir des efforts pour créer et contrôler des ressources (terre, eau, ressources naturelles locales). Je m’intéresse au marché foncier (principalement), sous l’angle de la création de rentes et de dispositifs de contrôle. Je souhaite rejoindre l’axe marché et entreprenariat pour élargir mes perspective et échanger avec les chercheurs des autres axes également.