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Séminaire d’économie politique des capitalismes: «Économie morale : usages et regards croisés»

29 avril 2022 / 13h00 15h00

Ce séminaire est organisé en commun avec le Centre Emile Durckheim.

Intervenants

  • Romain Busnel
    Postdoctorant au centre de recherche de documentation sur les Amériques (CREDA) : « Entre coca et développement : l’économie morale des cultivateurs au Pérou et en Bolivie »

    Avec pour objet la culture de coca dans deux régions de production au Pérou (Vallée des fleuves Apurimac, Ene et Mantaro) et en Bolivie (Tropique de Cochabamba), cette présentation aborde le concept d’économie morale en tant qu’économie de subsistance soutenant un ensemble de pratiques populaires. Plusieurs modalités opératoires de l’économie morale seront explorées : les traditions inventées autour de la coca qui soutiennent les formes de gouvernement au niveau rural ; les calculs moraux opérés dans la distribution des ressources (droit à produire de la coca, postes à responsabilités et projets de développement) et dans la participation aux mobilisations. En guise d’ouverture, je reviendrai sur la notion de « consensus populaire », omniprésente dans la définition de l’économie morale, mais qui pose certains soucis d’objectivation. Ce pas de côté permettra d’interroger les liens qui peuvent exister entre économie morale et économie de pouvoir.

  • Vincent Bonnecase
    Chargé de recherche en sciences politiques au CNRS :« Économies morale et politique des prix : la vie chère au Burkina Faso » 

    D’où viennent les économie morales ? Si cette question est présente dans les travaux fondateurs – chez Thompson plus que chez Scott –, peut-être la traitons-nous parfois un peu trop rapidement, alors même que la notion s’est singulièrement routinisée. Je propose de la poser, à partir de l’économie morale des prix au Burkina Faso. Dans ce pays, la “vie chère” a aujourd’hui une place importante dans l’énonciation populaire de l’injuste. Chacun “se rappelle” combien les prix était moins chers par le passé et la manière dont les gouvernements exerçaient une action régulatrice sur les échanges. Ce qui amène à poser plusieurs hypothèses : soit que les prix aient effectivement constitué un mode privilégié du gouvernement du social par le passé ; soit que l’idéologie contemporaine du marché amène à relire les régimes politiques d’antan à travers leur propension à réguler des prix. Cela m’amènera à interroger les décalages qu’il peut y avoir entre le contexte de mise en place d’un dispositif et le sens qu’on peut rétrospectivement lui attribuer : selon une forme de malentendu productif, des dispositifs de contrôle de prix peuvent nourrir, longtemps après leur conception et leur démantèlement, des conceptions morales de ce qui est juste en matière de transaction économique, quand bien même leur mise en œuvre n’entretenait au départ qu’un rapport lointain avec un idéal de justice

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