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Séminaire Économie politique des capitalismes : « Sociologie de la comptabilité, des conventions et des savoirs économiques »

7 juin / 13h00 15h00

Séminaire commun du Centre Emile Durkheim (CED) et LAM.
Organisé par Caroline Dufy et Luc-Yoavi Kouassi

Cette séance accueillera :

Boris Samuel (Chercheur IRD, IMAF)

Une sociologie politique de la comptabilité nationale dans l’Afrique de l’Ouest du post-ajustement 

Cette communication reviendra sur la confection des comptes nationaux de plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest dans une perspective de sociologie politique. Elle rappellera la dimension internationale de l’émergence du projet de la comptabilité nationale qui, depuis le colonialisme tardif, prend en considération les pays d’Afrique, voire autorise leur contribution à la confection des méthodes, tout en les insérant dans des rapports inégalitaires. Elle montrera en outre que l’investissement des comptes nationaux en Afrique a été à la fois sous-estimé et mal appréhendé. Le caractère souvent lacunaire des données économiques servant à confectionner les agrégats et le manque de moyens administratifs, en particulier depuis les ajustements structurels, ont été assimilés à un désinvestissement de la comptabilité nationale dans les pays du continent, et mis en lien avec l’idée selon laquelle les sociétés africaines seraient irréductibles aux chiffres. De telles affirmations invisibilisent des faits qui importent pour saisir la sociologie des politiques économiques. En prenant des exemples issus du Burkina Faso et de la Mauritanie, la communication rappellera que la sociologie des comptes nationaux renvoie à des interactions et controverses entre une diversité d’acteurs, à diverses échelles, des administrations nationales aux mondes internationalisés africains, et aux organisations globales. L’étude de ces comptes nationaux permet en outre d’éclairer les effets et significations politiques des pénuries de données : le manque de donnée ouvre bien sur la voie à l’opacité dans la gestion publique, mais permet aussi de conférer des positions dominantes à certains groupes professionnels, en particulier aux macroéconomistes. Le pilotage économique extraverti des administrations nationales avec le FMI conduit à ce qui peut être désigné comme une « fausse comptabilité », rendu possible par l’emploi d’un cadre de pensée orthodoxe et par les exigences de l’impératif de quantification à court terme.

Thomas Angeletti (Chargé de recherche, Irisso)

Présentation de son ouvrage : « L’invention de l’économie française »

Publié par Les Presses de Sciences Po, 2024. En savoir plus

Comment se porte l’économie française ? Est-elle grippée ? En forme ? Des analystes saluent ses élans de croissance, auscultent ses ralentissements, relèvent les signes avant-coureurs de crise. Des indicateurs devenus familiers, tel le PIB, lui donnent sa consistance.

La notion d’économie nationale n’a pourtant rien de naturel. Elle est le produit d’un lent travail d’institutionnalisation entrepris durant l’entre-deux-guerres dans l’espoir de redonner à l’État une marge de manœuvre, de lui fournir de nouveaux terrains d’intervention.

L’auteur explore le travail des économistes, statisticiens, représentants patronaux et syndicaux, responsables politiques et administratifs qui ont accumulé les preuves de l’existence d’une entité économique dont on peut mesurer les variations. Après avoir servi de cadre privilégié à la planification, l’objet primordial ainsi créé a aussi révélé sa face contraignante, lorsqu’en période de crise l’État subit l’économie plus qu’il n’agit sur elle.

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