Gender, Law, and Political Activism in West Africa (GLOW project)

Gender, Law, and Political Activism in West Africa (GLOW project)

(🇫🇷 French below)

Comrade Kehinde Oni Private Papers, Ibadan. Action Women Organisation’s Poster, 1990s.

GLOW is a scientific project between the University of Lagos and Les Afriques dans le Monde (Bordeaux), in partnership with IFRA Nigeria.

In 2024, it received funding from the CNRS Institut des Sciences Humaines et Sociales as an International Emerging Action (IEA).

Project Overview

From the beginning of the XXth century, inhabitants of French and British colonies experienced a « paradoxical citizenship » (Spire 2003): although they were French or British citizens, their political and social rights were limited (Saada 2005, Saada and Noriek 2007, Urban 2017). In terms of personal status, legal pluralism was imposed with the application of customary and religious norms (Rodet 2007). This “politics of difference” (Cooper 2009) included mechanisms for excluding/integrating rights based on multiple colonial-imposed demarcation lines that vary over time and from one colonial territory to another, such as race, gender, class, religion, ethnicity or metissage (Saada 2005; Cooper 2014; André 2016). The many ways in which colonial governments tinkered with these different categories produced a diversity of legal, political and social statuses for people living under colonial domination.  From the beginning of the XXth century, social mobilisations emerged to reform colonial laws. Women played an important role in these mobilisations, making law a central issue in nationalist or women’s movements (Scully 2000, Adeboye 2009, Panata 2016, Rillon 2022). Despite their involvement in the fights for independence, women were largely excluded from post-colonial governments and played little or no part in the drafting of national legislation (Tripp et alii 2009). Therefore, in the post-colonial period, women’s activists mobilized again to address legal inequalities. They often focused on family laws, where inequalities were most striking (Bernard and N’Diaye 2021, N’Diaye 2021). Their demands then extended to equal rights in the public sphere (elected office, political participation, professional equality) (Iweriebor 1988, Tripp 2016) and in the private sphere (sexual and reproductive rights, dress codes) (Bleek 1994, Kaler 2003).

Research on the role of African women in nation-building processes during the 20th and 21st centuries has developed over the last forty years. Many studies have focused on women’s movements and mobilizations. The literature analysing the interactions between gender and law in Africa has gradually developed into a dynamic, multidisciplinary field of research (Ndengue 2016, Idriss 2019, Panata 2020, Barthélémy 2022). However, this literature has developed in unequal ways across the continent (Coquery-Vidrovitch 2007). For decades, women have been mobilizing for legal recognition of gender equality, yet the intersection between women’s mobilizations and the law remains largely unexplored. This research programme aims to bridge this gap by conducting studies that explore the intersection of gender, activism, and law in West Africa from the 20th to the 21st century. By examining the history of women’s mobilisations for legal rights, the project seeks to provide a fresh perspective on the political and social history of the region during both the colonial and post-colonial periods. It aims to offer new insights into the legal construction of political and social inequalities over time.

This project adopts a multidisciplinary approach, that aims to bring together researchers from a variety of fields, including historians, sociologists, anthropologists, political scientists and legal experts. By doing so, this program aims to overcome disciplinary and methodological barriers that hinder the historical analysis of the relationship between law and mobilization, as well as the origins of certain legislative debates that have been ongoing for decades. GLOW also promotes multiscalar approaches, analysing both local mobilisations and the impact of international standards on mobilisations and legislations. In addition, the collaboration between anglophone and francophone researchers is central to the project, as it highlights the differences and similarities in legal heritage and moves beyond linguistic and imperial boundaries. Finally, GLOW encourages associate researchers to adopt a variety of methods, using a diverse range of sources such as legal texts, case law, parliamentary debates, reports from international conferences, activists’ writings and documents, visual documents, interviews, and observations to propose both “top-down” and “bottom-up” analyses.

Organising Team

– Olufunke Adeboye (University of Lagos) – PI : oadeboye@unilag.edu.ng 

– Barbara Morovich (IFRA Nigeria) – Co-PI : director@ifra-nigeria.org  

– Marième N’Diaye (CNRS-Les Afriques dans le Monde) – Co-PI : m.ndiaye@sciencespobordeaux.fr  

– Sara Panata (CNRS-Les Afriques dans le Monde) – Co-PI: sara.panata@cnrs.fr

Are you interested in this project ? Do not hesitate to contact us !


🇫🇷 Genre, Droit et Mobilisations en Afrique de l’Ouest (Projet GLOW)

GLOW est un projet scientifique entre l’Université de Lagos et le laboratoire Les Afriques dans le Monde (Bordeaux), en partenariat avec l’IFRA Nigeria.

En 2024, il a reçu un financement de l’Institut des Sciences Humaines et Sociales du CNRS en tant qu’International Emerging Action (IEA).

Présentation du projet

A partir du début du XXe siècle, les populations sous domination coloniale vivent une « citoyenneté paradoxale » (Spire 2003) : tout en étant des nationaux des empires, Africaines et Africains font l’objet d’un traitement différencié de la part de l’administration coloniale et ne bénéficient pas des droits politiques et sociaux dont jouissent les citoyen.ne.s de la métropole (Saada 2005, Saada et Noriek 2007, Urban 2017). En matière de statut personnel, le pluralisme juridique s’impose avec l’application des normes coutumières et religieuses (Rodet 2007). Cette « politique de la différence »(Cooper 2009) comporte des mécanismes d’exclusion/intégration des droits basés sur des catégories multiples qui varient au fil du temps et d’un territoire colonial à l’autre (Saada 2005 ; Cooper 2014 ; André 2016) : le genre, la race, la classe, la religion ou encore le métissage (Denzer 1975, Goerg 1997). Les nombreux bricolages opérés par les gouvernements coloniaux en fonction de ces différents critères produisent une diversité de statuts juridiques, politiques et sociaux pour les peuples sous domination coloniale. Dès le début du XXe siècle, des mobilisations sociales émergent pour revendiquer des réformes du droit colonial. Les femmes ont joué un rôle important dans ces mobilisations et ont ainsi contribué à faire du droit positif un enjeu des luttes portées par les mouvements nationalistes ou féminins (Scully 2000, Adeboye 2009, Panata 2016, Rillon 2022). Malgré leur implication dans les combats pour l’indépendance, elles sont largement exclues des gouvernements postcoloniaux et ne participent pas (ou très peu) à l’élaboration des législations nationales (Tripp et alii 2009).  Les femmes vont donc à nouveau investir le terrain des luttes sociales pour réclamer l’abrogation des discriminations juridiques dont elles font l’objet, souvent à partir du droit de la famille, où les inégalités sont les plus marquées (Bernard et N’Diaye 2021, N’Diaye 2021). Les revendications s’étendent ensuite et touchent aussi bien à l’égalité des droits dans la sphère publique (fonctions électives, participation politique, égalité professionnelle) (Iweriebor 1988, Tripp 2016) que dans la sphère privées (droits sexuels et reproductifs, codes vestimentaires) (Bleek 1994, Kaler 2003).

Les recherches sur le rôle des femmes africaines dans les processus de construction nationale se sont développées au cours des quarante dernières années. Plusieurs études se sont concentrées sur les mouvements et les mobilisations des femmes. Cette dense littérature n’a eu de cesse de se renouveler au cours de la dernière décennie (Ndengue 2016, Idriss 2019, Panata 2020, Barthélémy 2022). La littérature qui analyse les rapports entre genre et droit en Afrique subsaharienne s’est progressivement constituée en champ de recherche dynamique et pluridisciplinaire. Néanmoins, cette littérature s’est développée de manière inégale sur le continent  (Coquery-Vidrovitch 2007). Par ailleurs, le croisement entre mobilisations féminines et droit reste encore peu exploré alors que les femmes se mobilisent depuis plusieurs décennies pour la reconnaissance juridique de l’égalité des sexes.

Ce projet de recherche collectif vise à combler ces lacunes à travers des analyses qui croisent les rapports entre genre, droit et mobilisations sur le continent africain aux XXe et XXIe siècles. Il s’agit ainsi de renouveler l’histoire politique et sociale de la région à l’époque coloniale et postcoloniale en proposant des éléments de compréhension des inégalités socio-politiques et de leurs constructions juridiques dans le temps.

Avec une approche multidisciplinaire, qui ambitionne de mettre en dialogue historien.ne.s, sociologues, anthropologues, politistes et juristes, ce programme veut dépasser un cloisonnement disciplinaire et méthodologique qui fait obstacle à un travail d’historicisation des rapports entre droit et mobilisations et à la reconstruction de la genèse de certains débats législatifs, menés pourtant depuis plusieurs décennies. Ce projet privilégie aussi des approches multiscalaires, qui analysent à la fois des mobilisations locales mais aussi l’impact des normes internationales sur les mobilisations et sur les législations. Par ailleurs, le dialogue entre Afrique anglophone et francophone est central dans le projet, à la fois pour souligner les similitudes et différences en termes d’héritages juridiques, mais aussi pour sortir des frontières impériales et linguistiques et ainsi pouvoir tracer les éventuelles continuités dans les mobilisations sociales visant à réformer le droit. Enfin, le projet mobilise des méthodes plurielles, avec le recours à une diversité de sources écrites (textes de lois, jurisprudence, débats parlementaires, rapports de conférences internationales, écrits engagés, documents militants et ego-archives), de documents visuels, d’entretiens et d’observations (pratiques sociales de mobilisations, procès, etc.) pour proposer à la fois des analyses « par le haut » et « par le bas » qui s’ouvrent sur de multiples voix et sites d’actions.

Equipe organisatrice

– Olufunke Adeboye (University of Lagos) – PI : oadeboye@unilag.edu.ng 

– Barbara Morovich (IFRA Nigeria) – Co-PI : director@ifra-nigeria.org  

– Marième N’Diaye (CNRS-Les Afriques dans le Monde) – Co-PI : m.ndiaye@sciencespobordeaux.fr  

– Sara Panata (CNRS-Les Afriques dans le Monde) – Co-PI: sara.panata@cnrs.fr

Vous êtes interessé.e.s par ce projet ? N’hésitez pas à nous contacter !