LAM accueille Clara Randimbiarimanana, doctorante en anthropologie socioculturelle

LAM accueille Clara Randimbiarimanana, doctorante en anthropologie socioculturelle

Du 09/09 au 23/10/2023, LAM accueille Clara Randimbiarimanana, doctorante en anthropologie socioculturelle à l’Université d’Arizona. Elle vient travailler sur cette thématique en anglais: « Exploring community-based funds of knowledge for environmental justice: the cases of Senegal and Madagascar’s coastal communities ».

Quel est le contexte de votre venue ?

Je suis doctorante en anthropologie socioculturelle à l’Université d’Arizona, aux États-Unis et suis ici dans le cadre d’un programme conjoint « France- Arizona Institute for Global challenge ».

Je m’intéresse à l’impact des changements environnementaux au sein de deux communautés de pêcheurs : à Madagascar, puis au Sénégal.
J’ai commencé par un travail de terrain et une étude ethnographique dans le sud-ouest de Madagascar afin d’étudier comment le changement climatique, l’arrivé d’ONG et des collecteurs de poissons affectent une petite communauté vivant essentiellement de la pêche.
J’explore les techniques et les connaissances en matière de conservation que la région peut utiliser pour faire face au déclin actuel des ressources marines. Je prévois ensuite d‘étudier l’impact de ces changements climatiques à Dakar (Sénégal), où l’économie liée à la pèche repose essentiellement sur la production de farine de poisson et l’exportation de poisson vers l’Europe. Bien que les secteurs de la pêche à Madagascar comme au Sénégal soient touchés par le changement climatique, ces deux pays sont confrontés à des défis différents et nécessitent des solutions différentes.

Quel est votre parcours avant de devenir doctorante à l’University of Arizona ?

Avant de rejoindre l’Université d’Arizona, j’ai fait ma licence à Lafayette College en Pennsylvanie, USA, où j’ai obtenu une licence en affaires internationales avec une spécialisation dans les droits de l’homme en Afrique, ainsi qu’une bi-licence en anthropologie et en sociologie.
J’ai également une expérience professionnelle dans le secteur du développement international. J’ai travaillé sur des projets, axés sur l’autonomisation des femmes, la démocratie, la paix et la résolution des conflits en Republic Démocratique de Congo et au Pakistan, ainsi que dans un refuge pour femmes en Namibie.

Quelles principales questions traitez-vous actuellement et comment pensez-vous y répondre ?

Une approche interdisciplinaire et une sensibilité culturelle sont cruciales pour cadrer et aborder les défis environnementaux. C’est pourquoi je cherche à savoir quelles sont les connaissances culturelles, écologiques et historiques sur les pêches et les communautés de préservation qui nous permettraient de mieux comprendre l’impact et la pression des changements environnementaux sur les communautés de pêcheurs.

J’aime considérer ces ressources comme des « connaissances traditionnelles » dynamiques plutôt que stagnantes. Ces connaissances culturelles sont façonnées et influencées par de nombreux facteurs : l’impact non androcentrique tel que le changement climatique bien sûr, mais aussi les structures locales telles que les ONG et les collecteurs de poissons (par exemple à Madagascar), la nature de l’utilisation des produits de la pêche et les réseaux de production de poisson (par exemple au Sénégal).

Je souhaite mieux comprendre ces interconnexions complexes grâce à une approche de terrain et des recherches ethnographiques avec les entités concernées, c’est-à-dire les pêcheurs eux-mêmes, les responsables d’ONG et les responsables environnementaux.

D’où vient cet intérêt pour vos recherches ?

Mon parcours académique reflète ma curiosité intellectuelle et l’intérêt que je porte à différents sujets , riches au plan culturel, dans différentes communautés à travers le monde. Mais au-delà de cela, je souhaite surtout mettre en valeur les cultures et les voix locales, en tenant compte de la diversité des communautés avec lesquelles je travaille.

Quelles sont vos motivations pour choisir LAM ?

Je le dois ce choix à mes remarquables mentors : Dr. Phyllis Taoua qui est ma co-directrice de thèse à l’Université d’Arizona. Dr. Taoua a eu une expérience formidable à LAM il y a quelques années ; ainsi que Dr. Elara Bertho, Chargée de Recherches au CNRS / LAM. Mes conversations avec elles et l’importance de LAM dans leurs recherches respectives m’ont donné envie de venir. De plus, comme j’ai effectué toutes mes études supérieures aux États-Unis, j’ai voulu enrichir mon parcours en venant travailler dans un environnement francophone et en collaborant avec davantage de chercheurs africains/africanistes.